Visiteur, stop! l'image photographique change sa lumière si on décide de ne pas l'accepter pour ce qu'elle a l'air de dire. Dès son apparition au XIXe siècle, elle nous joue des tours.
On comprend comment les photographes se battent à l'époque pour devenir des auteurs et être reconnus comme tels : ce sont les premiers procès pour défendre un nom d'artiste ou le statut d'une oeuvre d'art. L'ambiguité des enfants face à l'objectif est éclatante, et comment la considérer quand le photographe est un homme sans lien de parenté avec le modèle, un ami de la famille ou à l'inverse la mère, le beau-père de l'enfant?
Ce qui est ciblé dans le parcours de l'exposition à travers les images : le regard du photographe, l'interprétation des contemporains, les troubles et les énigmes laissés en raison des manipulations, des retouches, des maquillages, l'appropriation d'une idée, la copie, le plagiat, oeuvre d'art ou pas, les exigences de ceux qui se reconnaissent sur des images, les mises en scène etc...
Les questions posées : la souffrance se dérobe-t-elle à l'image? quel est le rôle du photographe témoin d'atrocités en direct? quel est le rôle des éditeurs de presse par rapport à la pudeur, par rapport à la menace et à la dramatisation? quelle valeur de véracité peut attendre d'une photographie?
J'y suis allée avec Jean-Lin, l'ami aérien. On s'est croisés quelques fois. Là c'était à l'occasion de mon retour d'Afrique. Après l'exposition, nous avons parlé de voyages et d'aéroports.
Et j'ai acheté le livre : chaque photo est un cas analysé. Un nouveau livre de photographie à la maison, mon immense plaisir...
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