lundi 28 décembre 2009

Work in progress - Initiation à l’art d’être Steampunk



Les Steampunkers de New York ne se lassent pas de se créer des occasions pour se rencontrer et se montrer. On les reconnaît à leur look neo-victorien. Pour certains, le phénomène est enthousiasmant, pour d’autres il est pathétique. Pour moi, cette rencontre est un étonnement et je me trouve face à un paradoxe dans le contexte américain : à l’aube de 2010, me voici arrivée dans le « Nouveau Monde », à New York… Et peu de temps après mon arrivée, au détour d’une rue d’un quartier à la mode, je tombe sur eux.


« Science-fiction victorienne » est l’expression la plus couramment utilisée pour définir le mot Steampunk (littéralement Punk à vapeur). Ce genre est né des uchronies[1] de la littérature de science-fiction des années 1980, dont les racines sont plantées dans le terreau littéraire de la fin du 19e siècle de Jules Vernes et de H. G. Wells. Ni punk ni gothique, le genre attire une communauté marginale, mais qui est en expansion particulièrement aux Etats-Unis et au Japon et qui vient d’arriver en France. Le dessin animéSteamboy (Otomo, 2004) est sa référence incontournable, parmi d’autres comme les films Brazil (Gillian, 1985), La Cité des Enfants perdus (Caro & Jeunet, 1995) ou Wild Wild West (Sonnefeld, 1999). En 5 ans aux Etats-Unis, l’Homo Steampunk a surgi dans la rue comme échappé des pages de livres, de bandes dessinées, de dessins animés, de films ou de jeux vidéo. Sans parler de sa popularité grandissante sur internet, The Boston Globe et The New York Times ont consacré à la communauté Steampunk plusieurs colonnes en 2007 et 2008.

Kit Stolen, designer de mode, serait peut-être la première manifestation Steampunk humaine dans les rues de New York autour de 1999-2000. Ce portrait ci-dessus de la photographe Nadya Lev a consacré le genre sur internet et donné le ton: l’élégance victorienne de son costume poussiéreux, ses accessoires – les lunettes d’un explorateur, une pelote de métal, la montre gousset et cette étonnante coiffure futuriste de câbles capillaires ont marqué l'esprit Steampunk. Gadgets et « machines extraordinaires » l'accompagnent. Cela peut aller des armes fictives à des ordinateurs portables en passant par des iphones transformés par l’esthétique de la Révolution Industrielle

Triomphe de l’apparence et joie de l’apparition caractérisent leurs salons, leurs foires, leurs soirées mondaines, leurs pique-nique saisonniers, leurs sorties au restaurant, dans un bar Steampunk ou tout simplement pour une séance de shopping. La communauté se rassemble facilement et il est clair qu’elle habite internet (Twitter, Myspace, Facebook, pages personnelles) : les nouvelles et les photographies circulent vite.
Designers, modèles et performeurs, fervents bricoleurs, écrivains en herbe, marketeurs, ses membres sont en train de construire et fédérer une communauté active et globale. J’ai rencontré certains d’entre eux à New York et dans le New Jersey. Ils ont l’air d’enfants sages et polis, ambitieux et plutôt cultivés, maniant l’esprit de rébellion avec circonspection et ont plus ou moins l’âge du genre Steampunk, la vingtaine. Ces premières images explorent la sphère privée de mes protagonistes. Au lieu de reproduire le côté spectaculaire habituel de leur propre mise en scène, je les ai suivis chez eux et passé des moments ici et là en leur compagnie pour comprendre leur manière d’être et leur définition extensible du mot Steampunk – en discutant et en photographiant. Je cherche à capturer ce qu’il y a derrière leur masque et ce qu’il se passe quand l’intensité Steampunk s’estompe et laisse place à la première personne. C’est une première découverte que j’ai envie d’approfondir par la suite. J’espère revenir dans quelque temps et poursuivre ce travail.
Ce qui m’a frappé en premier lieu est le goût de la performance : doté d’humour joueur, d’une bonne dose d’exhibitionnisme et d’un penchant nostalgique, certains s’amusent et s’échappent ainsi d’une réalité inquiétante en fantasmant sur un futur post-apocalyptique non advenu : c’est le cas d’Austin. Il a créé son personnage August qui vit au 19e siècle dans le Nord du Canada et toute sa généalogie jusqu’au Moyen-Âge. Auteur des nouvelles qui relatent sa vie, il en est aussi régulièrement l’incarnation


D’autres plus éclectiques naviguent aux frontières de plusieurs genres à travers le costume et la mode et passent du Japon futuriste à l’ère victorienne au moyen d’un fil cohérent – le jeu contemporain du costume avec les jumelles Alex et Juli Abene, toutes les deux cosplayers et modèles :


Lors de Steampunk Day au Brooklyn Indie Market, le 24 octobre dernier, des designers vendaient des bijoux, des vêtements et des accessoires fusionnant vintage et contemporain. Britney Frady-Williams a fondé sa marque Steampunk de vêtements, Berit New York.
Elle confronte via le genre Steampunk son attirance pour le futurisme japonisant, ses profondes racines américaines et le raffinement victorien : 'Britney, the Steampunk tension' 
La nouvelle génération se livrerait donc à une ébauche de réflexion sur « le bel objet ancien » ainsi que sur la durée des produits et la conservation des choses anciennes– un signe des temps pour les Etats-Unis ? Arrêter de jeter, réutiliser et transformer, apprendre à faire par soi-même, souvent ajouter une patine factice du temps font partie des valeurs Steampunk. Kristin Costa, créatrice de mode faisait partie du défilé : l’onirisme de ses collections et son talent de recycleuse de l’ancien et du nouveau lui ont valu d’être remarquée par le comité artistique de Steampunk day qui l’a invitée à présenter ses modèles







'Kristin - the Steampunk art of the fantazy'


Andrea – web designer - en revanche ne détruit jamais un bel objet pour le transformer ou en utiliser une pièce. Sa vision du Steampunk consiste à inventer des solutions contemporaines pour trouver le juste équilibre entre l’influence victorienne, la science-fiction et l’époque contemporaine. Poussant le second degré à l’extrême, elle invente des machines à remonter le temps…
'Andrea and the time machine'

Le genre Steampunk est formé de tous ces composants. Il divertit ses membres tout en donnant du sens à leurs activités et contribue à leur construction personnelle dans une société où l’on consomme et jette vite. J’ai trouvé qu'Austin, Alex & Juli, Britney, Kristin et Andrea s’adonnaient au genre avec distance et ne se laissaient pas prendre par l’illusion. Discussions et controverses entre radicaux, sympathisants et opposants ont lieu sur les forums américains à propos du potentiel de la force de frappe mais aussi de l’éventuelle duperie du Steampunk. Est-ce que le genre Steampunk est un nouveau moyen d’assurer la promotion personnelle des membres de la communauté, un divertissement élaboré ou bien une authentique surface de projection pour la créativité de certains? Amusée, intriguée, j’ai été bluffée par leur audace à se jouer de leur époque tout en utilisant les moyens hyper performants de diffusion pour se faire connaître. Un petit nombre affichent clairement leur ambition de faire du Steampunk le prochain phénomène sub-culturel marquant et global. La question devient : comment la communauté Steampunk parviendra-t-elle à prouver sa capacité à innover et à convaincre que le jeu en vaille la chandelle ?

mardi 8 décembre 2009

If i am not the same, who in the world am I ?

Hard to tell what i bumped into first. This post will introduce my photographic story about the Steampunk by my personal collision with Lewis Carroll.

All over the place in Brooklyn, following funny creatures with a genuine curiosity, feeling often too little or too big, trying to find the right keys to open the doors, I, sometimes, find myself "once more in the long hall, and close." Lots of nonsense, good and bad surprises, I am trying, like Alice, to find some logic in a curious reality. Not to mention that my subway stop is Carroll Street. And this neighborhood - Carroll Gardens- is also the place where I found what would become my photo obsession in New York : the Steampunk - fascinating victorian science-fiction subculture and community of people.

I found my way to travel in the time from Carroll to the Steampunk on the thread of the victorian taste : bouncing from reality to imagination, confusing the time perception, this in order to grasp a sense of "here and now". Hopefully.


"For, you see, so many out-of-the-way things had happened lately that I had begun to think that very few things indeed were impossible."





"It would be so nice if something made sense for a change."


"If I had a world of my own, everything would be nonsense. Nothing would be what it is, because everything would be what it isn't. And contrary wise, what is, it wouldn't be."




"Read the direction and directly you will be directed in the right direction.


"But it's no use going back to yesterday, because I was a different person then.
If i am not the same, who in the world am I ?"


All quotes from Alice's adventures in Wonderland by Lewis Carroll
To be continued next post by the documentary stories of Kristin, Alex and Juli, Austin and August, Andrea, Britney...

dimanche 22 novembre 2009

Contemplation







We are on the same boat because we are dreamers.

Away, out, far, deep, wild, strange, unstable, uncertain, unreal, fancyful - Gliding and twinkling bright words in our eyes.

No more sinking Titanic and no more reaching Ellis Island.

It is about somewhere else you can be yourself together with everyone.

Welcome aboard:

Essential links

mardi 10 novembre 2009

Shouting out Babooshka!!!






What a blast!

Wink for the happy few: I was there in Coney Island singing à tue-tête 'Babooshka' of Kate bush like during my starlighting night in the suburb of Romainville.
Playfully shouting out 'Babooshkas' - well there are plenty of them in this fabulous place.

Back to Russia for a while out of the time, walking, eating, drinking kvas in Brighton Beach... Or just be there, like in a film of James Gray, watching the flying sand dashing to the ocean with a magnetic person.

I will come back to Coney Island and to Russia. The great wheel still does wonders.

lundi 26 octobre 2009

Little Red Riding Hood






How the Steampunk experience leads you to Little Red Riding hood?

It was a saturday afternoon and a heavy rain was drilling the atmosphere in Brooklyn. My shortsighted eyes started the tricky focus process on the sharp red thing.
On my way to go somewhere else, I was suddenly swallowed up by a crowd of very strange creatures. It was definitely not a carnival nor a circus nor a theater company.
It was Steampunck day inside the Brooklyn Indie Market.

Something was floating in the air and I was dazed and confuzed. It felt that I was in a Time Machine that would go back and forth: my nerve endings reacted immediately to the metallic and rusty signal - may be the rain contributed to the scene - due to all these delicate accessories made by these people. Some of them had brought back into a new life old clock mechanisms, watches, iron keys to create rings and necklaces, decorative silver sticks, victorian thick glasses, all sorts of weapons from small to big.

I was impressed by whom I was facing from top to bottom. Not only faces, they would show an ensemble of symbols, thoroughly composed by the use of diverse materials : feather, leather, lace, ribbons, fishnet, make up, vynil, wool, silk, muslin. Each one absolutely unique and contemporary. During the fashion defile, i was even more amazed by what I received : designers visited the human- animal fusion, the Science-fiction tendancy, the Far West genre, the Victorian elegance, the Aristocratic inventors looking style...

Dead pale skin, refined and lively hairstyle, sweet and harsh at the same time, there is definitely something about the past and the future in them. They are retro futuristic.

They are Steampunk - they are rock, craft, innovative, artistic, playful and have humour.
And this is how the 21st century Little Red Riding Hood of the Grimm Brothers materialized in a street of Brooklyn under the rain, last week-end.


Links to check out absolutely :

The full cover of my Steampunk experience and 50 more photos :

The Brooklyn Indie Market, Cobble Hill to get the list of all designers and more details, contact Kathy Malone

The steampunck community

The designer of the dress on the pictures, Kristin Costa

The cyanotype maker, Peter Nappi


vendredi 2 octobre 2009

Thermodynamique




I lost myself in cool damp night
Gave myself in that misty light
Was hypnotized by a strange delight...
(c)Nina Simone




vendredi 25 septembre 2009

Des ailes dans la valise




Ne pas oublier de mettre dans sa valise :
Plusieurs paires d'ailes, car ça se prête, ça se porte et ça s'envole.
Les plumes blanches pour l'élégance, le duvet pour la chaleur.

Allez mes oiseaux, la grande migration, c'est pour bientôt.
On quitte le cratère fumant et on s'élève,

Flap Flap Flap... Ah, sensation océanique, héhé,
ça passe, ça passe, brasse, brasse... Flap Flap Flap

Et attention, ne pas confondre avec les oies sauvages, les pigeons voyageurs, les blanches colombes...

Donc? Un albatros à Charles?

Un white bird à réaction, that's all

dimanche 6 septembre 2009

Accident



"(...) C’est bleu, électriquement bleu. Il y a du violon associé à un air qui monte de plus en plus haut. C’est mauve. Une odeur de gaz et de sel légèrement huilé m’étourdit. Une ressemblance avec une vision d’une soirée glaciale en hiver, très pur, aigü, mais pourtant, je perçois la chaleur frémissante d’une aube du sud. Parce qu’il y a une grande plage sous mon corps où j’ai roulé. Du sable partout et cette odeur d’essence salée non loin de ma peau. Ma peau ? De quoi suis-je entrain de parler ? Je trouve étrange que le sable s’agite autant, parce qu’on dirait qu’il n’y a pas de vent. Je le saurais, j’ai horreur du vent. Enfin en tout cas si le jour se lève, la journée sera belle.

Sur cette plage, je me souviens que des arbres, des pins parasols donnaient de l’ombre par endroits du côté des dunes. J’ai là où je suis toujours voulue être. Il ne reste de bruits que des échos de cris, de rire, de pleurs aussi. Je ne sais plus trop si je suis passée après un épisode de temps ou si je suis partie avec un enregistrement personnel de la plage avec ses bruits de gens et d’enfants. Quelque chose me dit que la science ne peut pas me rattraper où je suis. Debout et vêtue d’une robe blanche déchirée, je ramasse l’étole noire qui est trempée. Je me suis baignée dedans, c’est ça. Parce que je n’avais pas de maillot de bain et que j'avais pas envie de me baigner à poil sur cette plage remplie. Alors je m’étais enrubannée de l’étole noire pour nager. Premier bain de mer de l’année. Ah c’était joli et poétique comme bain de mer.

Mais il y a eu l’accident. Un gros accident.(...)"

jeudi 27 août 2009

De la beauté d'une catastrophe annoncée



Ci vuole poco. Poco per andare alla catastroffa.
Précipitation - impatience - erreur de manip - accident de vitesse. Sortie de route, craaash.
The speed, a key to turn on the engine of disaster.

De là, il ne reste plus personne et c'est irréparable. Leur histoire est cassée nette en une seconde. Engins vidés ou ratatinés. Le paysage est indemne. Il semble que ces cadavres de voitures ont toujours été là, comme si la catastrophe annoncée appartenait à la beauté qui l'accueille et l'entoure amoureusement.

Faut-il courir à la catastrophe pour surprendre la beauté?
Une catastrophe s'annonçait dans toute son urgence et sa déflagration. Elle est arrivée. Elle embellit les journées à venir, les semaines qui vont suivre.



mardi 28 juillet 2009

Eden perdu


3 petits pas de danse et puis s'en vont les danseurs, à pas de loup, à pas de géants, sur la pointe des pieds. Nous qui sommes debout et vivants, entrons en dansant, prenons appui, soyons prêts à sauter, trouvons nos pirouettes et déjouons les glissades du sort - la grâce a des vertus cautérisantes. Tensions et vibrations, corps d'hommes et de femmes. Apparaître et rester solaire en toute posture.

jeudi 9 juillet 2009

Tribute to Ménilmontant








C'est rien qu'un carrefour. Il monte et descend, il ne tourne jamais en rond. Les gens surgissent de la bouche de métro, d'Oberkampf, des hauts de Ménilmontant, de Belleville ou depuis le Père Lachaise. Ou d'ailleurs. Un rond point joliment circulaire, 4 angles de rue stratégiques, deux superbes diagonales, un boulevard aux proportions apaisantes, des arbres en ligne sur plusieurs kilomètres, le marché plusieurs fois par semaine, une orientation et une perspective solaire plongeant vers le coeur de Paris.

It is about walking, having things to do, meeting people, going back home.
Have a break 30 minutes at that exact point and you will see incredible faces, funny colours, togetherness. You never get tired of looking because you are absorbed by the energy and the cool rhythm. In Ménilmontant, it is all about the streets. Everything happens there.
Any observer, anyone who can dissolve in the atmosphere never ever feels alone in the carrefour de Ménilmontant.