dimanche 6 septembre 2009

Accident



"(...) C’est bleu, électriquement bleu. Il y a du violon associé à un air qui monte de plus en plus haut. C’est mauve. Une odeur de gaz et de sel légèrement huilé m’étourdit. Une ressemblance avec une vision d’une soirée glaciale en hiver, très pur, aigü, mais pourtant, je perçois la chaleur frémissante d’une aube du sud. Parce qu’il y a une grande plage sous mon corps où j’ai roulé. Du sable partout et cette odeur d’essence salée non loin de ma peau. Ma peau ? De quoi suis-je entrain de parler ? Je trouve étrange que le sable s’agite autant, parce qu’on dirait qu’il n’y a pas de vent. Je le saurais, j’ai horreur du vent. Enfin en tout cas si le jour se lève, la journée sera belle.

Sur cette plage, je me souviens que des arbres, des pins parasols donnaient de l’ombre par endroits du côté des dunes. J’ai là où je suis toujours voulue être. Il ne reste de bruits que des échos de cris, de rire, de pleurs aussi. Je ne sais plus trop si je suis passée après un épisode de temps ou si je suis partie avec un enregistrement personnel de la plage avec ses bruits de gens et d’enfants. Quelque chose me dit que la science ne peut pas me rattraper où je suis. Debout et vêtue d’une robe blanche déchirée, je ramasse l’étole noire qui est trempée. Je me suis baignée dedans, c’est ça. Parce que je n’avais pas de maillot de bain et que j'avais pas envie de me baigner à poil sur cette plage remplie. Alors je m’étais enrubannée de l’étole noire pour nager. Premier bain de mer de l’année. Ah c’était joli et poétique comme bain de mer.

Mais il y a eu l’accident. Un gros accident.(...)"

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