dimanche 6 septembre 2009

Accident



"(...) C’est bleu, électriquement bleu. Il y a du violon associé à un air qui monte de plus en plus haut. C’est mauve. Une odeur de gaz et de sel légèrement huilé m’étourdit. Une ressemblance avec une vision d’une soirée glaciale en hiver, très pur, aigü, mais pourtant, je perçois la chaleur frémissante d’une aube du sud. Parce qu’il y a une grande plage sous mon corps où j’ai roulé. Du sable partout et cette odeur d’essence salée non loin de ma peau. Ma peau ? De quoi suis-je entrain de parler ? Je trouve étrange que le sable s’agite autant, parce qu’on dirait qu’il n’y a pas de vent. Je le saurais, j’ai horreur du vent. Enfin en tout cas si le jour se lève, la journée sera belle.

Sur cette plage, je me souviens que des arbres, des pins parasols donnaient de l’ombre par endroits du côté des dunes. J’ai là où je suis toujours voulue être. Il ne reste de bruits que des échos de cris, de rire, de pleurs aussi. Je ne sais plus trop si je suis passée après un épisode de temps ou si je suis partie avec un enregistrement personnel de la plage avec ses bruits de gens et d’enfants. Quelque chose me dit que la science ne peut pas me rattraper où je suis. Debout et vêtue d’une robe blanche déchirée, je ramasse l’étole noire qui est trempée. Je me suis baignée dedans, c’est ça. Parce que je n’avais pas de maillot de bain et que j'avais pas envie de me baigner à poil sur cette plage remplie. Alors je m’étais enrubannée de l’étole noire pour nager. Premier bain de mer de l’année. Ah c’était joli et poétique comme bain de mer.

Mais il y a eu l’accident. Un gros accident.(...)"

jeudi 27 août 2009

De la beauté d'une catastrophe annoncée



Ci vuole poco. Poco per andare alla catastroffa.
Précipitation - impatience - erreur de manip - accident de vitesse. Sortie de route, craaash.
The speed, a key to turn on the engine of disaster.

De là, il ne reste plus personne et c'est irréparable. Leur histoire est cassée nette en une seconde. Engins vidés ou ratatinés. Le paysage est indemne. Il semble que ces cadavres de voitures ont toujours été là, comme si la catastrophe annoncée appartenait à la beauté qui l'accueille et l'entoure amoureusement.

Faut-il courir à la catastrophe pour surprendre la beauté?
Une catastrophe s'annonçait dans toute son urgence et sa déflagration. Elle est arrivée. Elle embellit les journées à venir, les semaines qui vont suivre.



mardi 28 juillet 2009

Eden perdu


3 petits pas de danse et puis s'en vont les danseurs, à pas de loup, à pas de géants, sur la pointe des pieds. Nous qui sommes debout et vivants, entrons en dansant, prenons appui, soyons prêts à sauter, trouvons nos pirouettes et déjouons les glissades du sort - la grâce a des vertus cautérisantes. Tensions et vibrations, corps d'hommes et de femmes. Apparaître et rester solaire en toute posture.

jeudi 9 juillet 2009

Tribute to Ménilmontant








C'est rien qu'un carrefour. Il monte et descend, il ne tourne jamais en rond. Les gens surgissent de la bouche de métro, d'Oberkampf, des hauts de Ménilmontant, de Belleville ou depuis le Père Lachaise. Ou d'ailleurs. Un rond point joliment circulaire, 4 angles de rue stratégiques, deux superbes diagonales, un boulevard aux proportions apaisantes, des arbres en ligne sur plusieurs kilomètres, le marché plusieurs fois par semaine, une orientation et une perspective solaire plongeant vers le coeur de Paris.

It is about walking, having things to do, meeting people, going back home.
Have a break 30 minutes at that exact point and you will see incredible faces, funny colours, togetherness. You never get tired of looking because you are absorbed by the energy and the cool rhythm. In Ménilmontant, it is all about the streets. Everything happens there.
Any observer, anyone who can dissolve in the atmosphere never ever feels alone in the carrefour de Ménilmontant.