vendredi 8 avril 2011

Les passants

 












Il y a un mois, la lumière a changé dans Paris. En quelques jours, a eu lieu le passage de l'hiver au printemps, porté par cette lumière très particulière.
Je n'ai pu opposer aucune résistance à l'appel de la rue et des autres, que je ne connaissais pas, pour observer sur eux l'effet de ces lueurs printanières.
Afin de recevoir le flux incessant de la ville, je me suis postée jour après jour, des heures durant, tôt le matin ou en fin d'après-midi, à la bouche de métro de Ménilmontant. Suivant un élan obsessionnel d'être là, parmi d'autres,  il me fallait extirper un morceau d'intériorité, sans agresser, sans  voler ni causer du tort.  Les passants cadrés restent anonymes, circonscrits dans le flot débordant autour d'eux, mais ils appartiennent entièrement à la ville et c'est cela que je veux saisir. Ces passants m'intéressent dans leur mouvement que je ne perçois que 10 secondes. Avant, je ne les vois pas, après ils ont disparu. Un passage à l'acte difficile, car je suis là,  visible, présente et j'essaie de capter ce que j'aime de la ville à travers les expressions des visages qui passent. c'est physique, c'est un défi, c'est comme jouer avec de très grosses vagues. Il m'a fallu parfois arrêter face à la colère et à la menace de certains qui m'ont figée de longs moments parfois. J'ai aussi commencé à demander une sorte de permission, détournant la confrontation photographique vers une rencontre. Mais souvent, on ne voyait pas ou bien on était indifférent ou encore souriants.



A suivre...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'aime particulièrement la série des vieux passants, la dame rouge au pigeon volant, le lecteur immobile, les jeune men in blanck et l'homme asiatique déterminé...